Le piano qui chante

"Avec mon archet je fais surgir
Des évidences dorées
Des harmonies à rugir
De mon violoncelle enamouré

"La caresse le fait plier
En extases lascives, onduler.
Il se creuse en do mineur
Il s’arque en dos qui pleure

"Je le frôle, je le chagrine
Il s’escamote, il s’abandonne
Offrant son échine
Au plaisir qu’il me donne

"Son chant est pur en soprano léger
En alto esquissé
D’un contrepoint précarisé
Qu’un bémol fait trembler

"Un point d’orgue dans son abandon
Fugue au delà des apparences
Martelant cette cadence
D’étincelants demi tons "

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